DOUBLE PEINE POUR BOUALEM SANSAL

DOUBLE PEINE POUR BOUALEM SANSAL

DOUBLE PEINE POUR BOUALEM SANSAL :

EVINCE DU PRIX GONCOURT PUIS DE LA LIBRAIRIE GOULARD D’AIX POUR LA SIGNATURE DE SON LIVRE.

Après avoir été évincé de la liste des lauréats du Prix Goncourt qui s’est réuni au Bardo à Tunis alors que la presse et la critique littéraire unanime le donnaient favori, Boualem Sansal vient de connaitre une autre décision prise à son égard, celle de ne pas pouvoir être présent à Aix en Provence pour signer son dernier livre » 204 LA FIN DU MONDE  » publié aux éditions Gallimard.

Cette signature prévue depuis longtemps dans l’agenda de la librairie d’Aix pour des rencontres avec les auteurs lui a été signifiée par la direction de la Librairie Goulard qui a purement et simplement annulée la rencontre du 28 octobre avec Boualem Sansal au grand dam de ses nombreux lecteurs qui ont bien à l’avance acheté le livre pour la signature et rencontrer l’auteur. Inutile d’imaginer la déception et même la grogne de certains de ses admirateurs juste au moment où son livre à peine sorti connait un succès sans précédent et dont il a promis d’en faire la promotion.

De source autorisée et bien informée proche de la librairie Goulard d’Aix, et somme toute sans lien de causalité prouvé avec l’éviction de Boualem Sansal du Prix Goncourt, C’est Paule Constant* auteure également comme lui chez Gallimard et membre du jury Goncourt, qui sur son initiative personnelle aurait intervenu auprès de la direction des éditions Gallimard pour faire annuler cette signature sans aucune autre formalité, ni égard pour l’auteur ni pour les lecteurs de la librairie Goulard fort habitués à ce type de rencontres fort intéressantes en tous points de vue.

Cette même source a en outre confirmé que Paule Constant ne souhaitait pas la présence de Boualem Sansal à la librairie au vu du succès annoncé de son livre et en a fait une affaire tout à fait personnelle et surtout commerciale appuyée par les éditions Gallimard. Toujours est-il que ce sujet qui vient plomber la notoriété des uns et des autre facilite le doute et interroge sur les pratiques qu’on peut à peine imaginer dans le monde littéraire de nos jours. Il n’en demeure pas moins que les réponses sont du côté de l’auteur lésé et éconduit d’une manière peu respectable.

De même , nous assure cette source que c’est bien la 2è fois que Paule Constant fait annuler une signature à la librairie Goulard à son initiative le mois passé avec l’appui des éditions Gallimard notamment celle de Philippe Jeanada ,auteur de « la petite femelle ».

Et s’il y a bien une part de vérité sur cette question combien dommageable pour le lectorat de Boualem Sansal, elle ne pourra venir que de lui pour lever certainement toutes les ambigüités à ce sujet lors de la signature de son livre à Marseille à la librairie Maupetit vendredi 30 octobre à partir de16h.

 

Paule Constant* :Romancière Française, traduite dans plus de 30 pays dont l’œuvre est couronnée de plusieurs prix prestigieux dont le Prix Goncourt en 2003 que préside Bernard Pivot. Ainsi que du Prix de l’Essai de l’Académie Française. Professeur des Universités et Présidente du Centre des Ecrivains du Sud à Aix en Provence qui organise les rencontres littéraires, Paule Constant participe à de nombreux jurys de prix littéraires dont le jury Femina dont elle a démissionné pour devenir membre de l’Académie Goncourt depuis le 8 janvier 2013.

JACKY NAIDJA

OUVERTURE DE LA 37è EDITION DU CINEMED MONTPELLIER

OUVERTURE DE LA 37è EDITION DU CINEMED MONTPELLIERDES STARS, DES FILMS INEDITS ET UN PUBLIC ENTHOUSIASTE A L’OUVERTURE DE LA 37è EDITION DU CINEMED MONTPELLIER.

Un public nombreux et enthousiaste a envahi le Corum hier en soirée à l’ouverture de la 37è édition du Festival Méditerranéen du Cinéma de Montpellier prévu du 24 au 31 octobre avec plus de 100 films inédits en provenance de tout le bassin méditerranéen.

CINEMED avec sa réputation extrêmement prestigieuse a lancé donc sa programmation avec la projection du film « PER AMOR VOSTRO » de Guiseppe Gaudino où Valéria Golino comédienne italienne a brillé de mille feux par son talent.

Un film réalisé dans la pure tradition cinématographique napolitaine et présenté pour la 1ère fois au public français à l’occasion du festival grâce à CINEMED.

En tant que comédienne, Valéria Golino tout juste auréolée de son prix d’interprétation » Copa Volpi » à la Mostra de Venise était présente aussi en tant que réalisatrice venue présenter 2 films: un long métrage « Miele (2013) présenté à un certain regard à Cannes et un court métrage « Armandino il madre » (2010).

CINEMED lui consacre par ailleurs au cours de ce festival une rétrospective de ses 8 films pour montrer sa belle et brillante carrière, au parcours époustouflant à travers également le cinéma international aux côtés de Tom Cruise, Dustin Hoffman, Sean Penn, Bénacio del Torro pour ne citer que ceux là.

A ses côtés, 10 autres stars du cinéma sont dans la lumière de ce festival de 2015 comme Tony Galtif, artiste atypique et méditerranéen dans l’âme, Tahar Rahim, Adèle Exarchopoulos, Rachida Brakni, Camélia Jordana, Lola Duenas, Kheiron, Mariane Denicourt entre autres, avec Roshdy ZEM autre grande figure montante du cinéma Français qui préside cette année aux destinées du jury du festival, censé couronner d’ici la clôture par l’ANTIGONE D’OR ( le 1er prix), l’un des 10 films en compétition dont 2 films algériens qui mettent l’Algérie à l’honneur cette année. Deux films dont on parlera sûrement longtemps réalisés par de jeunes metteurs en scène de cette nouvelle génération montante, tel le film »Good Luk « de Farid Bentoumi (2015) avec Sami Bouadjila, Chiara Mastroianni et celui de Salem Brahimi « Maintenant ils peuvent venir »(2015) avec Amazigh Kateb, Rachida Brakni. Sans oublier « Mista » l’autre film en long métrage panorama de Kamel Laïche (2015) en concurrence lui aussi.

Le festival en mettant côte à côte deux invités de marque, deux géants de la réalisation tout aussi réputés et talentueux par leurs films, l’Espagnol Carlos Saura et le Portugais Miguel Gomes, n’a pas oublié de rendre un vibrant hommage à Patricio GUZMAN au cours de la soirée pour l’ensemble de son œuvre.

Cette année encore, les deux institutions de Montpellier, la Ville et la Métropole ont ainsi renouvelé leur soutien financier au Festival CINEMED en lui apportant 297.000 euros pour la Ville et 410.000 euros pour la Métropole devenant les premiers partenaires du festival avec d’autres non moins importants pour financer les 12 divers prix du palmarès ainsi que celui de la Bourse d’Aide aux réalisateurs, incarnant ainsi tout le soutien à la pure créativité. Et pour cette 37è, CINEMED est toujours résolument tourné vers les pays méditerranéens par la singularité de ses échanges dans la production cinématographique entre les deux rives, mais surtout avec une programmation riche et engagée, pour continuer de créer ces passerelles culturelles en Méditerranée à l’heure où les drames humanitaires, sombres et tragiques traversent son histoire actuelle.

CINEMED dans l’attente d’une nouvelle direction, avec un budget de 658.000 euros et au delà du festival et son organisation, s’appuie aussi sur d’autres activités comme le stage pédagogique cinéma crée en 1992 au profit de la préparation du baccalauréat des classes option cinéma audiovisuel. Ou le festival jeune public dédié aux enfants des écoles primaires et maternelles de Montpellier et Montpellier Agglomération ou la journée des métiers du cinéma organisée en ouverture du festival comme un véritable salon pour des écoles spécialisées et organismes de formation pour d’éventuelles orientations et qui va de succès en succès. A cela s’ajoutent les activités de la Méditerranée au ciné club jean Vigo et la saison du documentaire avec la médiathèque Federico Fellini qui propose une saison du documentaire méditerranéen de novembre à Mars chaque année. Sans oublier CINEMED hors les murs avec un véritable programme de films labélisés 37è CINEMED dans les cinémas de Montpellier.

De quoi susciter des envies chez les uns et les autres dans cette grande diversité culturelle que propose Montpellier avec son festival qui ne cesse de contribuer avec force à l’avenir du cinéma français et méditerranéen.

Le palmarès est prévu le Vendredi 31 octobre lors de la soirée de clôture du festival.

De Montpellier,

JACKY NAIDJA

YASMINA KHADRA INVITE DE LA LIBRAIRIE GOULARD

YASMINA KHADRA INVITE DE LA LIBRAIRIE GOULARD A AIX POUR SON ROMAN « LA DERNIERE NUIT DU RAIS »

Samedi 26 septembre YASMINA KHADRA était l’invité de la librairie Goulard d’Aix en Provence qui lui a ouvert grand les portes pour accueillir tout un public fin connaisseur de ses romans et tout acquis à sa cause pour la signature de son livre : » La Dernière Nuit du Raîs « publié chez Julliard.

On ne présente plus l’auteur des 30 romans dont la célèbre trilogie avec les Hirondelles de Kaboul, film qui va être adapté au cinéma par Zabou Breitman, l’Attentat (Prix des libraires) et les Sirènes de Baghdad ou l’autre roman » Ce que le jour doit à la Nuit  » meilleur livre de l’année 2008 adapté lui aussi au cinéma en 2012 par Alexandre Arcady.

Très détendu, souriant et courtois, il prend le temps avec cette foule qui l’attend de dialoguer et de glisser un mot à chacun       avant de signer son manuscrit et d’y ajouter une dédicace. Et l’on reconnait ainsi à travers lui, ce public passionné comme lui par l’écriture et le livre qui fait son lectorat.

Ainsi dans ce roman  » la dernière nuit du Rais », Yasmina KHADRA fasciné par le personnage de Mouammar KHADAFI, guide la Révolution, arrivé au pouvoir à 28 ans suite à un putsch en 1969, en se glissant dans la peau du Rais, va le laisser raconter à la 1ère personne, sa vie, sa propre histoire au cours des dernières heures ayant précédé sa chute. Yasmina KHADRA avec art et élégance s’est substitué à KHADAFI le laissant brosser des portraits terrifiants de lui même tantôt bourreau, tantôt tyrannique et souvent sans pitié face à sa propre tragédie à laquelle l’auteur nous fait assister sans complaisance aucune lors de ses derniers moments de chef d’Etat, quelques heures avant sa mort, là où le roman exulte et le Rais devient vengeance de son propre peuple.

Un roman inspiré de certains témoignages de proches de KHADAFI, construit selon l’auteur « sur la structure même de la tragédie comme je l’ai déjà fait pour « les Hirondelles de Kaboul » confie t-il.

A ce titre devait-il souligner: » j’ai préféré faire connaitre aux lecteurs un homme plutôt de le juger pour mieux le décrire et le raconter ».

 

JACKY NAIDJA

P/ Reporters.dz

YASMINA KHADRA INVITE DE LA LIBRAIRIE GOULARD

 

Le lendemain dimanche 26, Yasmina KHADRA, l’écrivain algérien le plus lu dans le monde, dont les livres sont traduits dans 42 langues, était l’invité de l’Association Culturelle Provençale de VENTABREN, localité proche d’Aix dont le jury lui a décerné et remis en mains propres le 55è Prix Littéraire de Provence.

L'Algérie à l'honneur au Festival du Cinéma de Montpellier

L’Algérie à l’honneur au Festival du Cinéma de Montpellier

L’Algérie à l’honneur au Festival du Cinéma de Montpellier

Cinéma : Salem Brahimi en compétition officielle du festival de Montpellier

Réalisé par Salem Brahimi en se basant sur le texte du romancier Arezki Mellal, le long métrage intitulé « Maintenant ils peuvent venir », premier long métrage de Salem Brahimi, est retenu pour la compétition officielle du prochain Festival international du cinéma méditerranéen, programmé du 24 au 31 octobre prochain à Montpellier dans le sud de la France.
Le film est coproduit par l’AARC en collaboration avec les maisons de production « KG Productions » et « Batta Films ». Pour le casting, son auteur a fait appel à Rachida Brakni de la Comédie française et Amazigh Kateb qui apparaît pour la première fois en tant qu’acteur. Le récit du film prend comme toile de fond le contexte trouble de la décennie 1990, une époque marquée par un socialisme algérien qui se meurt et la montée de l’islamisme qui va plonger le pays dans la tragédie. « Le vrai propos du film [c’est] comment la barbarie s’installe dans une société et habite tout, même l’acte d’amour. C’est pour cela qu’on perd d’avance face à elle et qu’il faut la refuser en bloc. Si on commence à entrer dans sa danse, on est déjà perdus », avait déclaré Salem Brahimi lors de l’avant-première internationale de son film à Toronto.
A Montpellier son long métrage sera présenté au public du festival aux côtés d’un autre film algérien « Mista » de Kamel Laïche. « Maintenant ils peuvent venir », première fiction de Salem Brahimi, un réalisateur qui s’était notamment fait connaître du grand public en 2014 avec le documentaire « Abd El Kader », devrait être projeté dans les salles algériennes « vers la fin du mois d’octobre, ou au plus tard en novembre ».
C’est du moins ce qu’ont annoncé les responsables de l’AARC qui ont indiqué qu’une collaboration est prévue avec l’établissement Art et Culture de la wilaya d’Alger, qui exploite la belle salle Ibn Khaldoun.

L'Algérie à l'honneur au Festival du Cinéma de Montpellier

ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC PHILIPPE FAUCON

ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC PHILIPPE FAUCON

ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC PHILIPPE FAUCON REALISATEUR ET PRODUCTEUR DU FILM « FATIMA »

A l’issue de la Première de son film FATIMA au Cinéma3 Casino de Gardanne qui a ouvert vendredi avec brio le 27è Festival du cinéma d’automne de Gardanne, Philippe Faucon réalisateur et producteur du Film a accordé à Reporters.dz un entretien exclusif pour parler de son film, de ses comédiens et de sa filmographie en présence de Cerise Jouinot nouvelle directrice du cinéma depuis février 2015 et organisatrice de cette remarquable édition attendue par tout un public.

Reporters.dz : En tant que réalisateur et d’après votre filmographie importante par ailleurs, vous vous êtes toujours préoccupé des sujets de société souvent propices à débat- l’amour, le Sida, l’homosexualité, la guerre d’Algérie-, le drame en général. Qu’est ce que vous voulez en fait révéler à travers vos films ?

P.Faucon : On s’étonne souvent que je filme ces populations où je me reconnais d’ailleurs. C’est tout mon environnement social. Les sujets que je réalisé sont le résultat de cette expérience. Ce sont des sujets que je connais le plus pour en parler sans pour autant en devenir un spécialiste. Mon seul projet est d’en sortir des choses formidables qu’on peut aussi entendre. C’est ce que j’essaie de révéler le plus dans des films qui peuvent apporter de l’émotion et surtout de la compréhension.

Reporters .dz: Le réalisateur que vous êtes ne va t-il pas être plutôt cantonné- dans des films aux sujets à caractère maghrébin de par le choix des scénarios, des comédiens, des dialogues à l’exemple des films de Samia, Sabine, les Etrangers, la Trahison ou la désintégration…

P .Faucon: Sincèrement non. C’est mon environnement proche qui parle pour moi. Mon parcours personnel y compris familial m’aide à avoir cette vision particulière sur tous ces sujets sensibles qui touchent particulièrement à la société d’aujourd’hui.

Je suis né à Oujda-Maroc- je suis petit fils d’immigré et j’ai suivi mes parents réfugiés d’Espagne en Algérie qui ne parlaient pas français mais espagnol. Arrivés à Marnia d’abord, puis à Alger avant de venir en France faire mes études à Aix en Provence.

Je suis marié à une algérienne qui travaille comme moi pour le cinéma. Tout cela m’inspire. D’où chez moi cette sensibilité et ma facilité d’ approche des problèmes sociétaux existants grâce à ma double appartenance et à cette double culture acquise dans ces milieux des cités dans lesquels j’ai vécu qui ont pour beaucoup favorisé je crois cette relation avec les autres. Sincèrement je pense qu’il ne faut pas hésiter à montrer des situations de la France d’aujourd’hui sur les jeunes, les femmes, le chômage… les quartiers et bien d’autres sujets sensibles que vous avez cités.

Quant aux comédiens repérés, ils sont plus choisis sur leur capacité à jouer des rôles liés aux scénarios par leur sensibilité d’abord et par leur façon d’appréhender leur sujet pour mieux l’incarner. C’est aussi simple que cela.

Reporters.dz : Votre dernier film FATIMA est nettement reconnu par la critique depuis sa sortir le 7 octobre. Etes-vous satisfait de votre travail filmographique avec des comédiens non professionnels?

P.Faucon: Oui totalement. Car c’est beaucoup de travail avec toutes les difficultés qu’on a pour réaliser un film d’autant que dans ce film, le budget étant limité, il fallait compresser le temps de tournage du film qui a duré 2 ans. Même de ce point de vue là je suis très satisfait du résultat.

Reprters.dz : Pourquoi ce choix de FATIMA, cette comédienne qui joue son rôle parfaitement et autour de laquelle tout le sujet du film est centré ?

Faucon: Je me suis inspiré du livre/journal en arabe de Fatima Elayoubi que l’ai lu et apprécié sur sa vie de femme émigrée. Un livre introspectif, plein de réflexions, de poèmes aussi. Et j’ai découvert dans cette lecture quelque chose qui m’a donné envie de rencontrer l’auteure. Une belle personne, déscolarisée à l’âge de 10 ans dont la vie a été complètement orientée. Son journal se raconte sur une période d’une vingtaine d’années. Pour le film, J’ai dû puiser sur la période où sa fille Nesrine débute à l’université de médecine à l’inverse de l’autre sœur qui décroche de l’école .Ce film est inspiré aussi de personnages vivants. Tout comme Soria Zéroual qui même, si elle n’est pas une comédienne professionnelle m’a convaincu par sa force mentale, impressionné par sa concentration durant les essais sur le plateau et par une certaine maitrise pour parvenir à ce rôle et à cette rencontre avec elle même tout au long de ce film. Et le choix de Soria Zéroual s’est imposé de lui même .Elle a pu ainsi donner des choses trop belles sans en faire trop tout en incarnant parfaitement le rôle. Idem pour les filles ou le père d’ailleurs Chawki Ayari qui a joué aussi son rôle avec une certaine et grande aisance.

Reporters.dz : Quel regard portez-vous sur le cinéma actuel du Maghreb en général et algérien en particulier, vous qui connaissez l’Algérie pour y avoir vécu et même tourné en Algérie?

P.Faucon: Le cinéma maghrébin en général est en plein essor surtout au Maroc qui produit assez même si tout n’est pas montré à l’étranger. En Algérie, le cinéma a beaucoup souffert de la décennie noire du terrorisme et malgré ce retard, on voit apparaitre aujourd’hui une nouvelle génération d’acteurs et de réalisateurs et particulièrement des femmes, surtout du coté des binationaux qui montent avec hélas de petits moyens. Les cinéastes maghrébins en général sont beaucoup présents dans les festivals internationaux car ils ont besoin de plus de visibilité sur ce qu’ils réalisent.

Avez-vous d’autres projets de films ou un sujet particulier à produire à l’avenir?

Faucon: Des projets il y en a toujours. Mais il faut des sujets qui s’adaptent à des situations données et des réalités du moment sans tomber dans la fiction. Je vais d’abord prendre le temps de suivre ce film dans son parcours et faire sa promotion parce qu’il est porteur au sens propre de la famille qu’il traite, parce qu’il a du sens tout en étant profond socialement de par son histoire vraie.

De Gardanne;

Entretien réalisé par JACKY NAIDJA

P/Reporters.dz

 

 

Festival d’automne de Gardanne

Festival d'automne de Gardanne« FATIMA » LE DERNIER FILM DE PHILIPPE FAUCON OUVRE LA 27e EDITION DU FESTIVAL D’AUTOMNE DE GARDANNE

Trois ans après « la Désintégration » son film qui raconte comment des gamins glissent dans le terrorisme, Philippe Faucon, qui nous a habitué à ce genre de récits trop souvent propices à des débats, sortis tout droit du fin fond de la société française qu’il observe depuis des années et s’inspirant toujours de ce qui l’entoure, récidive avec l’art et la manière avec son dernier film « FATIMA ».

Une mère, femme de ménage immigrée d’origine algérienne,( Soria Zéroual) dont il dresse avec justesse le portrait, comme il y en a partout et que l’on croise souvent à Paris, Alger, Barcelone ou Casablanca, vit seule avec ses deux filles avec chacune sa personnalité. Souad adolescente rebelle, irrévérencieuse avec les siens, à la hauteur de ses quinze ans et Nesrine 18 ans qui entame des études de médecine non sans difficultés.

FATIMA, séparée de son mari connait mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports au quotidien avec ses enfants et tout son entourage. Pourtant elle tente tout pour les comprendre en se sacrifiant totalement à son travail et à leur éducation.

En dehors de toutes les obligations d’une mère, elle tient au jour le jour un journal en langue arabe. Une langue qu’elle manie fort bien tout comme l’éducation dont elle est porteuse et qu’elle cherche par dessus tout à leur donner.

C’est cette histoire sociale en même temps grave, tirée du livre » Prière à la Une » de Fatima Elayoubi que Philippe Faucon a voulu montrer à travers un film profond et poignant à la fois, laissant au public, libre cours à toutes ces interrogations que l’on se fait de la famille émigrée en France parallèlement aux autres problèmes qui tiraillent la société actuelle et particulièrement la crainte du chômage ou la maladie.

Un film juste, émouvant avec des images bouleversantes autour de dialogues saisissants qui interpelle sur la condition d’une femme de ménage en difficulté avec la langue qui parle à ses enfants en arabe et qui lui répondent en français avant de décider de s’intégrer dans des cours d’alphabétisation. Deux générations face à face, à la mémoire vive, qui s’affrontent et se découvrent grâce au regard précieux du réalisateur qui ajoute de l’émotion à l’émotion.

Le film FATIMA présenté d’ailleurs à la quinzaine des réalisateurs ouvrira le 27e festival cinématographique de Gardanne du 16 au27 octobre avec au programme du Cinéma3 casino: 60 films de 28 pays représentés dont 9 dédiés au jeune public.

Le Festival rendra un hommage particulier à Régine JUIN son ancienne directrice disparue voilà un an, connue pour son talent, son travail et tout son dévouement au service du cinéma ainsi qu’un tout autre hommage appuyé à l’Arménie et à son peuple à travers la journée du 17 octobre en présence de Robert Guédiguian réalisateur, venu présenter son film « Une histoire de Fou (sélection officielle de Cannes) sur » l’histoire de l’histoire de la mémoire » du génocide arménien.

Aux commandes de cette nouvelle programmation de la 27e édition du Festival de Gardanne, Cerise JOUINOT en tant que nouvelle directrice du Cinéma3 casino de Gardanne qui entend bien faire vivre ce bien culturel désormais très apprécié pour toute sa popularité.

26 films en avant première seront donc projetés pour concourir pour le prix du public qui sera remis le 27 octobre à 20h30.

 

JACKY NAIDJA de Marseille

P/ Reporters.dz

Festival d'automne de Gardanne

*Philippe Faucon: Né en 1958 à Oujda Maroc.

Après des études de lettres à l’université d’Aix en Provence débute au cinéma comme régisseur chez Leos Carax et Jacques Demy.

Il réalise son 1er court métrage en 1984.

S’en suivra toute une filmographie de 14 films depuis avec des titres comme la Désintégration, la Trahison, Samia pour ne citer que ceux là…

FATIMA son dernier film est sorti le 7 octobre.

Unereporters