Jean Louis Levet Haut Responsable à la Coopération industrielle et technologique Franco-Algérienne
a bien voulu, à l’issue de sa conférence sur « les perspectives de la Coopération Franco-Algérienne » répondre à nos questions.

Jean Louis Levet avec Jacky Naidja, Photo : Guillaume Liautaud
JACKY NAIDJA: Vous venez de conclure sur une brillante note votre conférence attendue par le public de la Villa Méditerranée. Il y a en effet 2 sujets qui me paraissent indispensables dans ces perspectives et qui n’ont pas été abordés: c’est d’abord les ressources en eau et tout ce qu’elles peuvent apporter en matière de création de petites et moyennes entreprises y compris dans la sous-traitance et le secteur des textiles en Algérie. Quel est votre avis sur ce dernier sujet qui croit-on savoir est un peu délaissé, désorganisé, avec ce chevauchement public/privé qui se confronte au moment même où Abdesselam Bouchouareb Ministre de l’Industrie appelle de ses vœux un partenariat français pour l’aider à prospérer?

Photo : Guillaume Liautaud
JL LEVET: Le secteur des textiles fait partie des activités dites traditionnelle avec le cuir ,le traitement du bois, la confection, l’habillement, les chaussures qui sont importantes car elles sont pourvoyeuses d’emploi qui nécessitent de plus en plus de compétences qualificatives. lorsque je rencontre certains entrepreneurs algériens dans l’Est du pays ou à Blida par exemple, il est vrai qu’un certain nombre d’entre eux souhaitent investir dans ce domaine. Le problème est celui de la formation et donc pas spécifiquement celui du textile directement mais aussi celui de la place des jeunes dans ces métiers traditionnels qui est très importante car elle touche à la vie quotidienne et à la production locale où il faut faire revenir des jeunes dans l’industrie pour créer de la production locale et réduire l’importation.
JACKY NAIDJA: Est ce que vous pensez que la France peut être partie prenante et apporter de la compétence dans ce secteur?
JL LEVET: Je ne suis pas un spécialiste dans ce domaine mais je constate qu’il y a 2 volets dans ce secteur. La France n’est pas forcément compétitive dans ce secteur particulièrement mais sa compétence dans la démarche qualité dans la mode, l’habillement, le traitement du tissu et la confection qui sont de haut niveau peuvent être des atouts auprès des interlocuteurs algériens. C’est une activité en devenir car il peut y avoir des partenariats tout à fait faisables… Il faudra pour cela de la volonté de part et d’autre.
JACKY NAIDJA: Bernard Valéro a évoqué en début de conférence la place de la Villa Méditerranée à Marseille et le rôle qu’il souhaite lui donner. Qu’en pense-vous?
JL LEVET: Il a parfaitement raison de proposer la Villa à des rencontres économiques internationales ici à Marseille .Elle pourrait être l’interface du monde entreprenarial. En ce qui me concerne sa proposition me parait louable et je ne manquerai pas d’en parler à un autre niveau.
JACKY NAIDJA: En conclusion, j’aimerai que vous me parliez de votre dernière publication « Produire mieux pour vivre mieux » (2015) qui de mon point de vue personnel est un véritable lien de causalité avec tous les contours de la coopération et des partenariats en place.
JL LEVET: Oui ça peut être un axe de travail pour les actions de France Algérie. C’est une publication à laquelle j’ai associé plusieurs économistes pour leurs questions comme :Pourquoi industrialiser un pays par exemple, ou pourquoi développer des actions économiques au service des besoins sociétaux sur un territoire donné? C’est une nouvelle boussole pour l’action. Car au bout du compte c’est la prospérité d’un pays pour vivre mieux qui compte car l’industrie au sens large n’est pas une fin en soi.
Entretien réalisé par Jacky NAIDJA

Photo : Guillaume Liautaud