LE BAISER ET LA MORSURE par YASMINA KHADRA
YASMINA KHADRA SIGNE SON GRAND RETOUR A AIX EN PROVENCE AVEC SON DERNIER OUVRAGE: « LE BAISER ET LA MORSURE » AVEC UN RENDEZ-VOUS EXCEPTIONNEL LE SAMEDI 23 MARS A 11H A LA LIBRAIRIE DE PROVENCE.
Yasmina Khadra, « Artisan de l’écriture »
Né pour écrire, Yasmina Khadra est très tôt fasciné par la langue française depuis sa prime enfance. C’est à l’école des Cadets militaires de Koléa (Alger) où il était pensionnaire depuis l’âge de 9 ans qu’il a pris la plume pour la première fois pour dévoiler ses premiers instincts de poète et raconter les secrets de sa vie, sa famille, l’enfance, la pauvreté, l’amitié de ses petits camarades de fortune, son adolescence pour enfin espérer voir se réaliser son vœu le plus cher : devenir écrivain.
Un métier qui n’était qu’une question de choix pour lui et auquel il croyait divinement. Avec comme seul bagage la langue française qu’il va emporter avec lui partout, plus tard en France et dans plusieurs pays du monde pour se reconstruire et concrétiser son rêve. Il se reconnait comme un « artisan de l’écriture », avec la force de ses mots à lui, « des mots qui lui ressemblent, qui lui permettent de tisser les alliances et de réconcilier les êtres et les choses », hérités de cette lignée de poètes et de conteurs du désert, son importante tribu: les « Doui Menia » implantée au 13è siècle dans la Saoura en Algérie.
Le baiser et la morsure
Tout est dans le titre de son dernier opus « le baiser et la morsure ». Tout pour révéler que c’est un livre largement autobiographique, traversé par une série d’entretiens avec Catherine Lalanne* dans lequel il s’est approprié sa propre histoire racontée avec sensibilité et souvent avec cruauté. Il se dévoile face aux questions de son interlocutrice qui a su rendre palpable le poids de ses secrets avec sincérité sur l’essentiel de sa vie, égrenant les souvenirs de son enfance, puis sur sa part d’adulte avec une certaine perception des choses comme dans une bouffée d’oxygène pour se libérer de quelque chose qui le tenaillait depuis longtemps et qui lui a laissé quelques empreintes. Mais par la grâce de sa plume si attendrissante, c’est toute une épopée de son histoire à lui qui ressort avec une nostalgie douce, originale et vraie, sur le vécu de son parcours souvent difficile et sinueux, jusqu’à la faire rebondir à chaque question. Et de fil en aiguille et avec authenticité, il raconte son passé singulier avec son côté narcissique qui masque un peu sa misère, toujours tourmenté, traversé souvent par ses émotions à la recherche désespérément d’un appui, d’une aide. Car l’auteur, a longtemps été contrarié par les vicissitudes de la vie et celle militaire notamment qui lui arraché l’amour et la tendresse des siens. Et c’est grâce à son rêve d’écriture et l’amour d’une femme exceptionnelle son épouse Amal, qu’il aime presque à perdre raison, qu’il met avec le cœur serré, des mots sur ses maux, dans un récit élégant, bouleversant et pudique à la fois où il y a encore de la place pour la famille, l’exil et la liberté. Et des éloges aussi.
Ses éloges aux femmes
Il en a d’abord pour sa femme Amal dont il a aussi épousé les deux autres prénoms Yasmina et Khadra pour écrire ses livres jusqu’à ce que l’on découvre qui se cachait derrière ce pseudonyme. Puis celles qui vont tout droit également à tous les personnages féminins qui ont porté les prénoms dans tous ses livres. Yasmina Khadra le reconnait lui même, « il est fait d’émotion et d’empathie ». Toujours prêt à tout pour défendre la liberté. La liberté d’être soi-même envers et contre tout. Comme celle qu’il ressent encore aujourd’hui quand il pense à la ville d’Aix en Provence, « sa mère adoptive » où il a passé 9 de ses meilleures années avec sa femme et ses 3 enfants. Là où justement à la même librairie de Provence d’Aix, il a signé pour la 1ère fois un de ses remarquables premier livre. Et quoi qu’il lui en coûtera dit-il: « sa vraie famille n’est pas ici, elle est là bas. Dans le Sud ».
Les lecteurs de ce livre, en découvrant ainsi Yasmina Khadra -Mohamed Moulessehoul, sauront sans aucun doute tirer un réel profit de tout ce savoir de l’homme d’esprit qu’il est, sa forte personnalité révélée au grand jour et ses secrets les plus intimes, avec cette passion avancée pour l’écriture et le roman dont toute l’œuvre est traduite dans 52 pays en 46 langues.
Rendez-vous avec Yasmina Khadra
*Yasmina khadra viendra à la rencontre du public aixois le samedi 23 juin à 11h à la librairie de Provence, 31 Cours Mirabeau, Aix en Provence pour une dédicace de son dernier livre « le baiser et la morsure. »
Il sera également le même jour samedi 23 juin à 17h à la libraire Lumières d’Août, 10 Place de la Joliette à Marseille (Tel 04-91-44-96-16) pour une rencontre dédicace de son dernier livre « le baiser et la morsure ».
JACKY NAIDJA
*Le baiser et la morsure »: Publié aux éditions Bayard (mars 2018). Les ouvrages de Yasmina Khadra-Mohamed Moulessehoul sont traduits dans plus de 45 pays. Consacré à deux reprises par l’Académie Française, il a été salué par des prix Nobel (Gabriel Garcia Marquez, jm Coetze,Orhan Pamuk). Certains de ses livres ont été portés à l’écran et au théâtre comme Morituri, Ce que le jour doit à la nuit, l’attentat, Prix des libraires 2006 ou les hirondelles de Kaboul.
*Catherine Lalanne: Rédactrice en chef de l’hebdomadaire Pélerin a publié également un livre d’entretiens avec Eric- Emmanuel Schmitt: « Plus tard je serai un enfant ».