FRANCOISE ATLAN  ENTRE
« LA ROSE ET LE JASMIN »*

Françoise Atlan était présente sur scène à l’occasion de l’ouverture du Festival Mus’iterranée  pour son retour à Aix en Provence. Elle était attendue pour imposer toute sa féminité pleine de grâce et de sensualité pour faire découvrir les chants arabo-andalous, les chansons populaires de Manuel de Falla ou encore des extraits  de sa pièce « Zelliges ».

Chanteuse à la double culture judéo-arabe , elle se spécialise très jeune dans l’interprétation des anciennes musiques traditionnelles arabo-andalouses avec Tewfik Bestandji au Conservatoire de Marseille.

Sa rencontre avec Maurice Ohana va la mettre sur les rails de cette musique lointaine de ses racines en se produisant avec Keyvan Chemirani et avec Farshad Soltani dans un répertoire de musique persane.

Elle persiste dans sa trajectoire fulgurante vers le plein succès pour se consacrer avec le groupe Aksak au répertoire de musiques traditionnelles de Bulgarie, Roumanie , en passant par la Grèce la Turquie et l’Arménie. De ses  racines judéo-berbères et méditerranéennes, Françoise Atlan a gardé en elle depuis sa tendre enfance, l’essence même des influences musicales les plus profondes et les plus variées. Particulièrement celles dédiées aux romances séfaradies qui ont fait l’histoire du bassin méditerranéen. La sortie de son CD dans les années 1992, de ses albums à succès plus tard, lui ont apporté l’enthousiasme absolu et les éloges de la critique d’alors à cause surtout de sa passion généreuse pour le chant.

Toujours lumineuse quand il s’agit de chants et de musique, elle  continue  de tracer de nouveaux itinéraires dans le patrimoine vocal méditerranéen avec « Bilbilikas » un ensemble féminin qui l’accompagne depuis de nombreuses  années. Après tout un parcours musical entamé depuis ses études de musicologie au Conservatoire d’Aix puis à l’université de Provence d’Aix pour son diplôme du CAPES en musicologie, qui lui a valu de multiples prix dont le « Diapason d’or*(1994) pour la rose et le jasmin ». Plusieurs autres prix l’ont ensuite récompensée : Le Grand Prix  de la Villa Médicis du Ministère Français de la  culture, (1998), le Grand Prix du disque de l’Académie des musiques sacrées ou encore le Prix de la Fondation Caisse d’Epargne qui la consacre « Meilleure Artiste Chant du Monde en 2007 ».

Sans oublier  le Grand prix  de l’Académie du disque en 1986 lors de ses « Cantigas » de Santa Maria, avec l’ensemble Musicatreize. Sa carrière fulgurante l’amène à se produire hors de France sur des scènes internationales telles que le Carnegie Hall à New York, le Royal Alberthall de Londres ou le Library Congress de Washington. Et notamment au Japon, Espagne, Algérie, Italie, Hollande et  particulièrement au Maroc à Fès pour le Festival des musiques sacrées du monde (culture Soufie) où elle fait figure de grande vedette. Puis encore au Gibraltar  World Music  aux côtés de grandes divas comme Mor Karbasi ou Sarah Aroeste avant les fameux duos avec la chanteuse populaire du Gharnati : Bahâa Ronda au Maroc. Comme à chacune de ses apparitions à Mexico, Bruxelles, Genève, Bâle ou Montréal, sa voix envoutante et sa seule présence sur scène suffisent pour encenser le public par ses mélodies ensorceleuses et ses noubas dédiées aux hommes. Dans ses chants sacrés en passant de l’hébreu à l’arabe et à l’espagnol, vont se mêler beaucoup d’improvisations douces jusqu’aux louanges des chants d’antan comme ceux consacrés aux mariages, les naissances et autres cérémonies religieuses grâce à son talent magnifique.

Elle vient de participer au Palais Brongniart (Sep 2019) pour accompagner et ouvrir par sa voix sublime et ses chants mélodieux la Conférence Internationale de Paris « Pour la Paix et la Fraternité », organisé à l’initiative de Ghaleb Bencheikh Président de la Fondation de l’Islam de France. Un moment rare avec elle où Juifs, Chrétiens et Musulmans sont tous rassemblés et captivés par sa voix pour un engagement commun au service de l’homme. Et tout dernièrement, elle a été accueillie sur scène au milieu de deux grands musiciens à Rabat devant sa majesté le Roi Mohamed VI et le Souverain Pontife le Pape François au cours d’un immense  gala à l’occasion de sa visite officielle au Maroc en mars 2019 où elle a été chaleureusement applaudie pour sa grande et superbe prestation publique et pour toute sa grâce qui a traversé la scène, l’espace d’une symbolique cérémonie.

Françoise Atlan a accepté volontiers de répondre  à nos questions au cours d’une rencontre à Marseille.

JACKY NAIDJA

 

*La rose et le Jasmin: Grand Prix Diapason d’Or de la revue musicale Française.( 1994)

*Françoise Atlan : Le nom d’Atlan dériverait via l’arabe su séfarade « Katalan ».

Née à Narbonne en 1964, d’une famille juive, berbère et andalouse originaire de Béjaia (ex Bougie). De Père avocat et mère professeure de piano et chanteuse. Artiste lyrique et Soprano, Françoise Atlan a étudié le piano dès l’âge de 6 ans avec sa mère, avant d’entamer plus tard des études de musicologie au conservatoire d’Aix en Provence et poursuivre sa formation à l’Université de Provence en vue du Capes en musicologie. S’ensuit après,  un passage à l’Opéra de Paris dans la classe de Régine Crespin pour se former aux techniques du chant lyrique. Dans toute sa carrière, outre les concerts, elle a participe à de nombreux festivals connus comme celui des Chants sacrés de Fès pour la culture Soufie ou encore celui du Gibraltar Music Festival aux côtés de grands noms et de divas comme Mor Karbassi, Sarah Aroeste et le célèbre Ofir. Sa carrière jalonnée de succès se poursuit à travers des représentations mondiales.

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