Hommage à l’intellectuel récemment disparu Abdelmadjid Merdaci, la parole vive !

Emporté par une terrible maladie, le 17 septembre 2020 dans la soirée, Abdelmadjid Merdaci s’en est allé avec la satisfaction d’avoir apporté sa contribution aux champs de l’histoire, de la mémoire et de la culture, laissant derrière lui un travail appréciable dont on aura encore des nouvelles à travers des ouvrages post-mortem, dont un livre où il consigne quelques-unes de ses grandes réflexions sur son métier d’universitaire et d’intellectuel engagé dans les grands débats qui agitent notre pays.

Abdelmadjid Merdaci, notre ami à tous et mon ami à moi, nous a quittés brutalement à l’hôpital Beni Messous à Alger, où il avait été admis. Il laisse derrière lui Meriem, sa fille unique, et son épouse, Zineb Benazzouz, qui l’ont accompagné jusqu’à la dernière minute de sa vie. Un couple connu à Constantine comme inséparable, voire fusionnel et ce, depuis leurs études universitaires en sociologie.

Il a été inhumé à Constantine, cette ville qu’il a tant chérie à travers ses nombreux ouvrages et où il repose désormais.

Professeur à l’Université de Constantine, sociologue et historien, nombreux sont ses étudiants qui ont continué à le suivre jusqu’à aujourd’hui, tant il était proche d’eux et toujours disponible pour leur prodiguer un conseil ou simplement les orienter dans leurs recherches universitaires.

Egalement journaliste, il a contribué, dès l’Indépendance, en tant que jeune universitaire, à plusieurs médias à travers des tribunes et des articles touchant particulièrement à l’actualité politique et sociale algérienne.

Devenu auteur, il est resté attaché à l’histoire de l’Algérie et au mouvement de libération nationale qu’il a évoqué dans ses multiples ouvrages. Il est et reste dans ce domaine une référence en tant que chercheur en histoire, toujours disponible et prêt à apporter ses éclairages sur les plateaux de Télévision où on s’est habitué à l’écouter.

Ses multiples interventions, vives et intempestives, en Algérie ou dans des colloques internationaux outre Méditerranée, notamment dans Les Rencontres d’Averoès de Thierry Fabre à Marseille, où il formait, avec Benjamin Stora, le duo d’historiens à la parole éclairée, sur tous les événements politiques et sociaux. De même qu’il a honoré de sa présence le colloque du 19 mars 2019 sur « Les femmes combattantes algériennes » à Grenoble, toujours aux côtés de Benjamin Stora pour apporter la contradiction.

Je ne citerai pas les autres endroits où sa prise de parole sur l’Algérie était attendue, écoutée et appréciée. Les Constantinois retiendront surtout en mémoire les rencontres lumineuses du « Café Riche » organisées par sa fille Meriem, sous son oeil vigilant où la culture algérienne était mise en débat en public à plusieurs rendez-vous.

Auteur de plusieurs ouvrages, notamment sur le mouvement national algérien et la Guerre de libération nationale, son dernier livre « le GPRA » est de toute authenticité. Il reste une référence exceptionnelle dans l’histoire nationale.

Décédé à l’âge de 75 ans, Abdelmadjid Merdaci est resté attaché à son pays comme à la ville de Constantine, à qui il a dédié plusieurs ouvrages consacrés particulièrement à sa culture, tel que « l’Art de vivre » dans cette cité qui a vu défiler des civilisations avec cette convergence de religions et de personnalités très importantes qui ont fait sa popularité autour de multiples populations pour devenir une capitale de la culture algérienne.

En mémoire, cette rétrospective sur la musique constantinoise andalouse qui l’a bercé depuis sa tendre enfance, dont « le Dictionnaire des musiques citadines » et « le Répertoire des grands musiciens de Constantine » qu’il a mis en lumière.

Il me restera de lui personnellement son dernier accueil, chez lui, à Beni Messous, lors de mon passage à Alger avant la pandémie de coronavirus.

Adieu l’ami…

JACKY NAIDJA

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