IDIR LE MELOMANE A TIRE SA REVERENCE :

CHAPEAU L’ARTISTE !

IDIR s’en est allé ce samedi 2 mai à 21h30 à l’hôpital Bichat à Paris où il était traité  , en succombant à une maladie pulmonaire. C’est sa famille qui a annoncé immédiatement son décès par un communiqué à la presse, précisant que sa maladie n’avait aucun lien avec le Covid 19.

La scène artistique nationale et internationale vient de perdre un de ses plus grands auteurs, compositeurs et interprètes de la chanson kabyle depuis sa légendaire chanson « IVAVA INOUVA ». IDIR, de son vrai Hamid Cheriet était âgé de 70 ans et père de 2 enfants.

Il aura marqué depuis les années 1970 plusieurs générations par sa musique surtout contée et héritée de sa Kabylie natale dont il a toujours vanté l’histoire et son héritage culturel, avec des sujets sur la Femme, l’enfant qui nait ou la montagne qu’il a vénérée. Laissant derrière lui un patrimoine musical exceptionnel tant en Français qu’en kabyle, qui a fait  de lui une véritable passerelle entre l’Algérie qu’il chante et la France son pays d’accueil dont il manie parfaitement la langue. De son répertoire, on retiendra le succès de ses 4 albums (en 4 décennies) dont le dernier est sorti en 2017 enregistré avec plusieurs grands noms de la chanson Française. On s’en souviendra longtemps de ses duos magiques avec Charles Aznavour « La bohême »,  » les larmes de leurs pères » de Patrick Bruel, « la Corrida » de Francis Cabrel « On the Road Again » avec Bernard Lavilliers, ou encore Maxime Le Forestier et Enrico Macias. Sans oublier ses amis de  l’Orchestre National de Barbès. Et surtout la sortie d’un superbe album « Identités, un sujet qu’il a toujours d’évoquer, devenu Disque d’Or en peu de temps.

Lors de son dernier passage à l’Olympia de Montréal, il s’est confié à Catherine François pour « Maghreb Orient Express » pour s’interroger sur la culture kabyle dont il disait: « Qu’elle n’est ni pire ni meilleure qu’une autre ». Et que ce sera à ses enfants de vouloir qu’elle vive ou qu’elle ne vive pas. » C’était déjà un bon message laissé aux siens derrière lui.

Dans les années 1990 qui ont vu la création de la Radio Beur FM à Paris puis à Grenoble  et tout de suite après à Aix en Provence par Nasser Kettane son directeur général et son Hamid Kettane son frère (décédé), dont j’étais devenu animateur pour des émissions politiques, j’ai le souvenir de ce grand rendez-vous pour ce 1er grand concert d’IDIR à la salle du Bois de l’Aune archicomble suivie d’ un énorme succès, jamais égalé. Il était venu une 2è fois pour un autre concert dans ce mythique endroit d’Aix à la rencontre de la communauté algérienne et pas que… Mais c’est cette rencontre avec lui dont je me souviens toujours et qui m’a le plus marqué à travers un long entretien avec lui sur sa carrière et bien sûr sur l’Algérie, lors de ce concert organisé par le comité des fêtes d’Aix en Provence au Parc Jourdan d’Aix. Un succès sans précédent. Il m’a d’ailleurs accordé après la soirée une interview que j’ai publié au quotidien d’Algérie, au magazine France Algérie Infos et Art Sud Méditerranée Magazine. Nous étions en 1995.En l’an 2000, il va entamer une tournée  magistrale avec une première au Zenith et à travers toute la France et une carrière inégalable.

Aujourd’hui je tiens personnellement à lui rendre un hommage particulier d’Aix en Provence, au nom de tous les miens et à adresser mes sincères condoléances à sa famille et à ses enfants, et témoigner ici à celui qui a bercé ma jeunesse avec ses chansons mémorables qui m’ont fait rêver comme beaucoup de gens. Il manquera à beaucoup mais son patrimoine lui succédera…Paix à son âme!

JACKY NAIDJA

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