LE PALMARES

"Titane", de la réalisatrice française Julia Ducournau, remporte la Palme d'or 2021, annoncée par erreur en début de cérémonie par le président du jury Spike Lee. (VALERY HACHE / AFP)

Grande surprise sur la Croisette pour cette remise de la Palme d’Or au film « Titane » de la réalisatrice française Julia Ducournou.

C’est la 2e fois dans l’histoire du festival du cinéma de Cannes que ce prix est attribué à une femme depuis Jane Champion pour « la leçon de piano » en 1993.

De son propre aveu elle a affirmé que son film «  n’est pas tout a fait réussi » bien  qu’il ait mis la Croisette en émoi par ses images fortes et violentes au point d’être choquant, mais au demeurant, s’est distingué particulièrement  par son esthétique trop belle et  parfaite. S’il a gagné cette palme d’Or, Titane le doit particulièrement à la qualité de la performance de ses acteurs et notamment d’Aghate Rousselle dont c’est le 1er rôle en Long métrage. Un rôle sublime qu’elle a tenu haut la main, de tueuse en série brutale, jouant habilement sur la notion du genre,  alliant le féminin et le masculin. A ses côtés, un  autre acteur de talent Vincent Lindon dans un rôle principal en pompiste vieillissant, toujours égal à lui-même face à la caméra. Il est l’un des 2 pères d’Alexia dans le film ( Agathe Rousselle), en père adopteur. Lequel est totalement en opposition avec l’autre père biologique Bertrand Bonello (Bertrand) dans ce film portant essentiellement sur la paternité. Car c’est bien de cette paternité défaillante qu’il s’agit dans le scénario où l’amour tient malgré tout une grande place.

Un film d’horreur il est vrai, inattendu et bien réalisé, désormais reconnu par le jury de cette 74e édition parmi les 24 films de la Sélection Officielle dont 7 films sont français et 4 films réalisées par des femmes. Julia Ducournau, qui a fondu en larmes a l’annonce du prix a laissé éclater sa joie sur la scène en recevant la Palme d’Or des mains de Spike Lee l’excellent président du jury.

Même si des visions divergentes sur le choix du film sont apparues ici et là, le jury l’a bien aimé et même en a été séduit et conquis pour le distinguer de la palme d’Or. Tandis que Léo Carax a reçu le prix de la mise à Scène pour son film « Annette ».

De Cannes,
Jacky NAIDJA

*Julia DUCOURNOU :

37 ans, née à Paris en 1983, réalisatrice et scénariste française, issue du FEMIS en 2008. À son actif au cinéma, plusieurs signatures de Courts métrages avant le succès de « Grave » en 2016 aux plusieurs distinctions ou « Junior » prix du Rail d’Or au festival de Cannes en 2011 à la semaine de la critique. Elle se reconnaît dans le mouvement du collectif 50/50 avec plusieurs femmes du cinéma qui veulent se faire mieux entendre. Ainsi que dans le cinéma de genre désignant un type de films plus attachés à un genre précis associé à l’horreur ou à l’étrange.
La palme d’or pour Titane vient s’ajouter à ses nombreux autres prix là mettant en haut de l’affiche.

 

LE PALMARES 2021

 PALME D’OR à TITANE de Julia DUCOURNOU

 

-Grand Prix ( ex æquo) :

-Ghahreman (Un héros) de Asghar Farhadi

  • Hytt 6 ( compartiment 6) de Julio Kuos Manen

 

Prix de la Mise en Scène :

Annette de Leos Carax

 Prix du scénario :

Drive my car de Hamaguchi Ryusuke et Takamasa

 Prix du Jury ( ex æquo ) :

-Mémorial de Apichatpong Weerasethakul

-HA’ Berech ( le genou d’Ahmed) de Nadav Lapid

 Prix d’interprétation féminine :

Régate Reinsve dans Verdens verste Menneske de Joachim Trier

Prix d’interprétation masculine :

Caleb Laudry Jones dans Nitram de Justin Kurzel

 

COURTS MÉTRAGES

PALME D’OR :  Tina Xia Wu Y’a ( Tous les corbeaux du monde) de Tang Yi

 Mention Spéciale : Cel de Agost ( le ciel du mois d’août) de Tasmi Tennari

 Caméra d’or : Murina de Antoneta Alamat Kusita Novic

 

Commission technique :

 Prix CST de l’artiste technicien de cinéma :

Vladislav Opeltants( Russie) de Pétrov’s Flu ( la fièvre Pétrov) de Kiril Serebrennikov

 

Prix CST de la jeune technicienne de cinéma :

 Armande Durix  de Mi Iubita (mon amour) de Noémie Merlant

 

PALMARÈS UN CERTAIN REGARD PRIX DE LA CINE FONDATION :

 Prix Un certain Regard :

Razzimaya kulaki (les poings desserrés) de Kira Kocalenko

 Prix du Jury :  Grosse Freheit de Sebastian Meuse

 

Prix d’ensemble :

Bonne mère de Hafsia Herzi

 

Prix de l’audace :

La Civil de Teodora Ana Mihai

 

Prix de l’originalité :

L’ambiance de Valdimar Johansson

 

Mention Spéciale :

N’orchestre de Fuego de Tatiana Huezo

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