SOFIA DJAMA REALISATRICE DU FILM  » LES BIENHEUREUX » PRIME A CINEMED MONTPELLIER :  » LE CINEMA EST PARTIE INTEGRANTE DE LA CULTURE ET LA CULTURE C’EST AUSSI DE LA RESISTANCE « .

Après le Palmarès de Cinemed qui l’a distinguée avec le Prix de la Première Oeuvre, Sofia Djama, réalisatrice du film « les bienheureux » avec Sami Bouajila, Nadia Kaci et Lyna Khouidri, s’est dévoilée à Reporters. Lequel a recueilli ses premières impressions au cours d’un entretien où elle parle de son prix décerné par le jury de Cinemed de Montpellier, de ceux du festival de Namur en Belgique et de la Mostra de Venise qui l’ont couronnée mais aussi de son film qu’elle aime et de l’avenir du cinéma algérien.

 

REPORTERS.DZ : Sofia, Comment tu as accueilli ce prix à Cinemed?

SOFIA DJAMA : j’ai été bien surprise par cette distinction avec cette mention spéciale de l’Antigone d’Or en même temps que le 1er prix Etudiant de la Première Œuvre. C’est énorme! Pour moi c’est une bonne surprise et c’est aussi beaucoup d’émotion. Depuis la projection du film, j’ai senti un certain engouement pour mon film, avec le public nombreux qui venait vers moi pour me parler et cela prouve que le film a touché ce public, aussi bien les jeunes que les plus âgés. C’est un film de rupture, de passation générationnelle. C’est un film tous publics. J’ai cru en ce film et mon distributeur aussi. Mon producteur y a cru également, il a pris le film sur la base d’un scénario, c’est vous dire sa foi et son attachement au sujet du film. Le cinéma est une histoire d’amour et de désamour à la fois. Comment faut-il ne pas aimer ce film pour toutes ces bonnes raisons? Et même s’il avait de mauvaises raisons.

REPORTERS.DZ : Quels premiers retours de la critique presse à propos de ce film? Pour le moment il y a une presse bienveillante. J’ai surtout des échos de la critique en Italie depuis la Mostra de Venise et de bons retours autour de ce film où il a décroché le prix Lina Mangiacapre qui récompense l’image des femmes dans le film ainsi que le Brian Award pour tout le film. D’ailleurs je dois aller à Naples pour récupérer mon prix et j’en saurais un peu plus sur la critique. Et puis il y a eu juste avant, Namur en Belgique avec un autre prix celui du 1er prix de la Première Œuvre, le même que celui de Cinemed Montpellier. Il y a comme un lien de reconnaissance sur la jeunesse de ce film.

REPORTERS.DZ :  D’après toi, quel est l’avenir de ce film?

SOFIA DJAMA : Son avenir est dans les salles de cinéma. J’espère qu’il sera projeté à Alger et que le public l’appréciera. Sa sortie sur les écrans en France est prévue pour le 13 décembre et en Belgique en mars 2018. Je suis et reste optimiste quant à son avenir et son long chemin à travers les salles.

REPORTERS.DZ : Quel nouveau projet à l’avenir? Avec Cinemed par exemple, qui fêtera l’année prochaine le 40è anniversaire de son festival?

SOFIA DJAMA : Je suis venue à Cinemed il y a à peu près 5 ans pour un court métrage. Cinemed est pour moi un lieu mythique et magique à la fois du cinéma, à qui je dois aussi ma reconnaissance. En ce moment, je suis sur un projet d’écriture pour essayer de décrocher une bourse d’aide au développement pour un film et à la recherche également d’un producteur. Le cinéma est ma passion, donc je fais tout pour réussir et revenir à Cinemed. In Chaallah!

REPORTERS.DZ : Comment tu vois l’avenir du cinéma algérien et cette nouvelle génération avec toi bien entendu?

SOFIA DJAMA : Cette nouvelle génération à laquelle j’appartiens bien évidemment est plutôt dans l’action. On est nombreux et on va arriver à faire du bon cinéma car on ne s’encombre pas avec les formalités administratives ou autres obstacles quelconques, de tous genres qui peuvent ralentir nos projets. Je dis peu importe la manière dont on fait les choses pourvu qu’on les fasse avec éthique, déontologie. Car autant moi que tous les autres de cette nouvelle garde du cinéma algérien, nous croyons fort au cinéma et à son patrimoine dont on a aussi le devoir de sauvegarder son patrimoine riche et divers, de le perpétuer, de le transmettre. Ce cinéma appartient à la culture car je suis cinéaste et je crois profondément au cinéma. Et quand on fait de la culture, on fait aussi de la politique et de la résistance. Cela ne m’échappe pas!

REPORTERS.DZ : Et pour ton dernier mot ?

Je voudrais juste dire des remerciements, parce qu’on ne le fait assez ou on oublie souvent de le faire et m’adresser à ces gens qui m’ont aidé, m’ont accompagné tout le long de ma carrière en Algérie et ailleurs et ils se reconnaitront certainement leur bienveillance. Je pense particulièrement à Yassine Teguia qui a porté a bout de bras ce film, à cette valeureuse équipe de casting algérienne, belge et française ainsi qu’à Ahmed Talalemki sans qui le film n’aurait pas existé. Et enfin à Cinemed, ce festival méditerranéen qui permet à énormément de gens qui font du cinéma, qui aiment le cinéma de se rencontrer, d’échanger et de se retrouver toujours quelque part attachés par l’amitié et le dialogue interculturel autour de la Méditerranée. Voilà c’est dit.

Propos recueillis par JACKY NAIDJA

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