LA BATAILLE EST DEJA LANCEE, CELLE DE L’OPINION AUSSI

Comme toutes les villes de France, Aix en Provence doit choisir son futur maire les15 et 22 mars prochain. Maryse Joissains maire sortante depuis 2001 et après 3 mandats successifs et candidate officiellement pour le 4è, investie depuis peu par son parti les Républicains, doit faire face à plusieurs autres candidats déjà en course. On en compte au jour d’aujourd’hui une dizaine de candidatures probables.

Bien malin qui saura affirmer avec certitude qui sera le prochain maire d’Aix en Provence au jour d’aujourd’hui. Du côté de la maire sortante, beaucoup d’improbabilités sur le sort qui lui sera réservé par la Cour de Cassation dans sa prochaine audience qui doit se prononcer dans les jours qui viennent sur la validité de sa condamnation de mai dernier par la Cour de Montpellier à 1 an d’inéligibilité et 6 mois de prison avec sursis pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts.

Contrainte et forcée par un recours de jouer la montre pour rester en fonction et gérer autant que faire se peut la suite de sa mandature. Une affaire judiciaire qui lui a coûté du temps et de l’argent, si ce n’est encore de forcer un peu plus le destin et porter sa candidature avec obstination pour se succéder à elle même. Elle, qui a entretenu la tradition familiale en politique depuis l’élection de son mari Alain Joissains élu maire d’Aix de 1978 à 1983 et ex directeur de son cabinet en 2001. Lui aussi, ayant eu maille avec la justice et condamné.  A défaut de voir sa fille Sophie Joissains, élue de la ville dans sa liste majoritaire et sénatrice lui succéder carrément au cas où, dans cette ville de droite qui a porté Jacques Chirac en 1995 avant de devenir fermement sarkoziste. Cette ville d’Aix là justement où se sont bousculés durant des années les plus mauvais usages de l’éthique et de la déontologie. Une ville  qui a manqué également son rendez-vous avec son ouverture avec Marseille à propos de la Métropole devenu le problème numéro 1 de la campagne du maire sortant. Un sujet qui a divisé les aixois même hors les murs et que Maryse Joisssains porte comme un bouclier au devant de toutes négociations possibles. Bien que les grandes manœuvres ont commencé dans les états majors des partis à la recherche de nouvelles alliances du 2è tour, la question cruciale qui se pose pour les aixois dans leur ensemble est celle d’accepter ou non ce partage d’héritage politique pour pérenniser ce clan constitué depuis 20 ans et qui administre haut la main la ville tentant le tout pour le tout pour rester aux commandes des affaires.

Il va sans dire que Maryse Joissains est loin de céder quoi que ce soit et ne partage les décisions avec personne qu’en dedans de son clan. Elle seule détenant les clés du pouvoir et l’autorité suffisante pour décider de sa succession portée depuis longtemps sur la personne de sa fille, si elle venait à être inéligible. C’est ce que lui reprochent nombre d’élus qui ont du quitter sa majorité. De quoi alimenter encore plus les égos des uns et des autres dans cette campagne où les couteaux sont déjà tirés avec l’autre candidat, ancien adjoint issu de ses rangs, Jean Marc Perrin qui fait figure d’ultime opposant avec une liste dissidente. Lui  dont beaucoup de monde vante sa loyauté et son travail dans son fief comme adjoint de la  Duranne où il est reconnu comme un bosseur et un homme accessible  avec qui le dialogue est toujours facile. Son départ de la liste de la majorité du maire n’a fait qu’éclater et fissurer un peu plus cette union qu’elle voulait absolument entretenir avant les élections.

Ce dernier a fait observer qu’en quittant la majorité avec plusieurs autres élus adjoints de quartiers importants de la ville, « qu’il n’a plus de compte à rendre à personne » en s’affranchissant de tous les liens avec le maire sortant, sachant qu’il ira jusqu’au bout de ses ambitions avec une liste capable de ravir le poste de maire de la ville d’Aix, mettant aussi en cause la politique du maire et ses pratiques du pouvoir personnel. Difficile pour autant  en effet de dépeindre le paysage politique actuel tant que les listes en course ne sont pas déposées officiellement et que la réponse au recours de Maryse Joissains n’est pas encore connue. Les prétendants à la mairie d’Aix en Provence restant toujours suspendus à cette décision de la Cour de Cassation. Fin de règne de Maryse Joissains  ou Saison 4 ?

JACKY NAIDJA

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