PALMARES DU 37è FESTIVAL DU CINEMA DE MONTPELLIER
PALMARES DU 37è FESTIVAL DU CINEMA DE MONTPELLIER
CINEMED a rendu hier son palmarès au cours d’une belle soirée de clôture de sa 37è édition devant un public nombreux et chaleureux avec une mise en scène grandiose.
L’ALGERIE ET LA PALESTINE A L’HONNEUR AVEC DEUX DISTINCTIONS.
Un festival tout à fait réussi malgré l’absence d’un directeur non encore nommé pour succéder à jean François Bourgeot évincé en cours d’année.
Un successeur qui sera probablement désigné le 21 octobre prochain par un jury parmi sept candidatures avérées avec la bienveillance de la Métropole principal financeur qui tient à avoir un œil sur ce festival et de Philippe Saurel Maire de Montpellier qui suit particulièrement ce dossier au titre de la ville.
Même s’il y a eu cette chaise vide, c’est principalement toute une équipe collective au service du festival aidée en tous points de vue par les nombreux bénévoles qui a pris avec brio le relais.
Henri Talvat l’éternel président de CINEMED en ouvrant la cérémonie a tenu particulièrement à rendre hommage à toute l’équipe du festival qui sans directeur s’est s’appuyée sur son responsable artistique Christophe Leparc pour mettre tout son talent et l’énergie suffisante pour faire réussir ce festival. Sans oublier de rendre également un vibrant hommage au public qui dit-il : « a été plus que nombreux et fidèle au festival, très gâté il est vrai par une programmation lumineuse, diverse et variée de plus de cent films à l’affiche durant ces 8 jours exceptionnels, totalement ouverts à tous les cinéphiles de Montpellier, de l’agglomération et d’ailleurs ».
Henri Talvat pour le mot de la fin est revenu avec un ton plus grave sur le festival qui se veut avant tout méditerranéen pour évoquer la Mer Méditerranée autre sujet préoccupant de l’actualité du moment et de « rappeler qu’elle doit rester absolument un trait d’union qu’elle a toujours été entre les peuples et non le tombeau qu’elle menace de devenir ». Et de conclure » que CINEMED est là pour continuer de tisser l’histoire du cinéma entre le passé et le présent dans tout le pourtour méditerranéen. »
La suite de la cérémonie a permis de distinguer les différents prix en compétition et d’attribuer l’Antigone d’Or (le 1er prix) du CINEMED au film portugais « MONTANHA »(2015) avec mention spéciale au film Palestinien « Dégradé’ des frères Arab et Tarzan (2015) et la remise de 2 prix à Farid Bentoumi, lauréat dans deux compétitions le court et le long métrage:
Le 1er Prix jeune public pour son court métrage: « Un métier bien » et le 1er Prix du Public Midi libre pour » Good Luck Algéria »(2015).
Une récompense bien méritée pour Farid Bentoumi qui pour son film a lancé un véritable défi pour le sortir malgré toutes les difficultés venues très souvent des bailleurs de fonds, des diffuseurs et particulièrement des chaines de télévision au point de préciser : « On a l’impression que le sujet « Algérie » n’intéresse personne et que par ailleurs il dérange. »
Mais sa ténacité de réalisateur, celle de ses acteurs et particulièrement de Sami Bouajila célèbre et talentueux interprète ont permis au projet de se réaliser. Le film qui a été présenté d’abord en Corse en avant -première avant d’emballer les spectateurs du festival CINEMED de Montpellier où il vient de connaitre un véritable succès.
Un sujet de film dont l’histoire est inspirée de faits réels. Farid Bentoumi en effet avait eu dans le passé un frère qui a participé aux jeux olympiques d’hiver sous les couleurs de l’Algérie. Cet athlète de haut niveau n’a pas gardé un bon souvenir de sa participation et des déboires qu’il a eus avec la Fédération Algérienne de Ski. C’est donc à partir de là qu’est né le scénario construit autour du rôle brillant et talentueux Sami Bouajila associé à un ancien compagnon d’origine algérienne dans une entreprise de fabrication de skis en difficulté financière et qu’il va falloir sauver à tout prix. D’où ce défi tout a fait improbable de qualifier Sam aux jeux Olympiques d’hiver pour le pays d’origine de son père l’Algérie. Sami Bouajila qui a incarné merveilleusement ce rôle lui a donné en plus une dimension quasi réelle tant les gestes et les attitudes tout au long du film sont vrais. Et puis il y a ce voyage qui va le mener en Algérie pour divers contacts avec la Fédération pour récupérer la subvention du CIO et vraisemblablement cette rencontre aussi avec la famille et à travers elle la terre et le pays d’origine qui fait dire à l’acteur: « Pour nous enfants d’immigrés, quand on connait mal la langue du pays d’origine, on est souvent perdu car certains codes nous échappent et le rapport à la terre qui est évoqué dans le film reste particulier dans tout le bassin méditerranéen. »
Sortie du film: Mars 2016.
De Montpellier
JACKY NAIDJA